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Le glaucome en 2019 : innovations médicales, amélioration des diagnostics, on constate beaucoup de progrès

 

A l’occasion de la Semaine Mondiale du Glaucome qui se déroule du 10 au 16 mars, nous avons interrogé le Professeur Denis, Chef de Service d’ophtalmologie de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et Président de la Société Française du Glaucome. Avancées médicales, élargissement de l’offre thérapeutique, reconnaissance de la maladie comme enjeu de santé publique… les dernières informations sur le glaucome sont nombreuses et de bon augure. Le Professeur Denis nous explique pourquoi.

Philippe Denis

Philippe Denis

 

Quelles sont les dernières avancées médicales concernant cette maladie, en 2019 ?

Que ce soit en termes d’innovations médicales ou diagnostiques, on peut constater beaucoup de progrès. On note par exemple, une grande évolution de la prise en charge, qui repose aujourd’hui sur une évaluation plus spécifique de l’évolution de la maladie. Cette évolution est en effet différente selon les patients, elle peut être rapide, mais heureusement cette évolution est lente dans la grande majorité des cas. Si auparavant, nous avions peu de moyens objectifs, nous disposons désormais de logiciels d’analyses d’images de l’évaluation temporelle du champ visuel et l’aspect morphologique du nerf optique. La conjonction des résultats obtenus permet pour tous les patients,  de connaître le rythme de progression de sa maladie et donc sa dangerosité. On va ainsi pouvoir graduer et ajuster le traitement antiglaucomateux en fonction du risque et chez certains patients, grâce aux données de l’informatique, bientôt de l’intelligence artificielle.

D’un point de vue thérapeutique, on constate un élargissement de l’offre, avec d’une part de nouvelles formulations pharmaceutiques. Nous bénéficions aujourd’hui, d’une gamme plus étendue de collyres sans conservateurs, innovation non négligeable quand on sait que les conservateurs instillés au long cours irritent les yeux et sont responsables d’une sécheresse oculaire. D’autre part, nous avons également à notre disposition, des « combinaisons fixes » qui sont des collyres qui associent deux principes actifs, dans le même flacon. Moins de gouttes à mettre, cela veut dire un meilleur confort de vie pour les patients !

Dans un futur proche, d’ici un ou deux ans, nous devrions voir apparaître des collyres avec un nouveau mécanisme d’action, ayant toujours pour but de réduire la pression oculaire et qui pourront constituer une nouvelle arme thérapeutique contre le glaucome. Par contre, nous devrons encore attendre avant de disposer de médicaments qui protègent directement ou régénèrent le nerf optique.

Sur un plan chirurgical, nous constatons le développement de petits dispositifs implantables dans l’œil dont le but est d’améliorer la circulation de l’humeur aqueuse, liquide qui donne sa pression à l’œil. Il existe actuellement des micros drains ou des stents qui ont fait la preuve de leur efficacité et qui sont surtout indiqués chez les patients pour qui le traitement médical par collyres n’est plus suffisant ou mal toléré, avant une chirurgie filtrante classique. Ces petits dispositifs sont implantés lors d’opérations chirurgicales, sous anesthésie locale et peuvent être utilisés en conjonction avec une simple chirurgie de la cataracte (20 à 30% des patients touchés par la cataracte ont aussi un glaucome).

 

La Haute Autorité de Santé (HAS) a inscrit le glaucome à son programme de travail en 2019. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est à la demande de plusieurs sociétés savantes, dont la SFG, et d’associations de patients comme l’UNADEV et l’Association France Glaucome (AFG) que la HAS a décidé de se pencher sur le glaucome. Cette demande est très opportune car le dernier rapport de la HAS sur ce sujet datait de 2006. Depuis cette date, beaucoup de choses ont évolué !

Il est important de noter que Madame la Ministre de la santé Agnès BUZYN s’est associée à notre demande auprès de l’HAS pour l’appuyer.

Ce rapport permettra d’actualiser les connaissances dans le domaine du diagnostic et de la thérapeutique et proposer des algorithmes adaptés, pour une détection plus précoce de la maladie et un meilleur suivi des patients déjà atteints.

 

Pourquoi est-ce important pour la SFG d’être partenaire de la Semaine Mondiale du Glaucome aux côtés de l’UNADEV ?

Avec toute une équipe, j’anime la Société Française du Glaucome (SFG), et j’ai été élu président en 2013. Ensemble, nous avons effectué un travail conséquent, en particulier avec l’UNADEV, pour la sensibilisation et l’information à propos de la maladie glaucomateuse. Les efforts que nous avons fait, se sont matérialisés par des campagnes de dépistage dans les territoires et par des campagnes médiatiques d’information. En tant que société savante, la SFG propose également des formations médicales pour les ophtalmologistes nationaux ou francophones. Enfin, avec la Société Française d’Ophtalmologie, nous avons édité plusieurs fiches d’information expliquant aux patients, la plupart des actes dans le domaine du glaucome, ainsi que des recommandations médicales pour de meilleures prises en charge, en particulier basées sur des preuves cliniques. C’était donc naturellement notre rôle de participer à cette semaine du glaucome en partenariat avec l’UNADEV.