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Pauline non-voyante : comédienne par hasard

 

A presque 30 ans, Pauline Arnould est sur la scène de l’opéra de Lille pour une série de neuf représentations de « La flûte enchantée » de Castellucci. Ni comédienne, ni chanteuse, cette bénéficiaire du centre UNADEV des Hauts-de-France vit une expérience hors du commun.

Pauline sur la scène de l’opéra de LiIle. (Crédit frédéric Iovino)

 

« L’Opéra de Lille recherche pour son spectacle « La flûte enchantée », une femme non-voyante maitrisant l’anglais. Aucun prérequis n’est demandé (théâtre ou danse)».

En lisant cette annonce relayée par l’UNADEV, Pauline Arnould, non-voyante s’est immédiatement sentie concernée. « Ils recherchaient quelqu’un de disponible pendant plusieurs mois, c’est mon cas. Je suis actuellement à la recherche d’un emploi dans les relations internationales donc tant que je n’ai pas de travail, j’ai du temps. J’ai pensé que cela pouvait être intéressant de découvrir un nouvel univers. J’ai fait de la danse petite, donc je n’ai pas peur de la scène. J’ai répondu, puis tourné une petite vidéo et enfin ils m’ont sélectionnée».

Pauline remplacera donc une jeune femme elle-aussi déficiente visuelle qui avait participé à la première saison de cet opéra créé à en Belgique en 2018.

Le projet proposé par Roméo Castellucci, le metteur en scène est très particulier, certains diront même déroutant. Après une 1ère saison à Bruxelles qui a beaucoup surpris voire choqué, l’Opéra de Lille décide à son tour de programmer cet opéra. Cette version très humaniste de la « flûte enchantée » met en scène des personnages qui jouent leur propre rôle. Outre, les chanteurs et les danseurs professionnels, on retrouvera sur scène, cinq hommes « grands brulés », des femmes qui allaitent en direct leurs enfants et enfin cinq jeunes femmes aveugles, dont Pauline.

« Mon rôle est assez simple, je dois pendant quelques minutes raconter mon parcours, ma cécité, mon histoire. »

 

A la question de savoir si jouer chaque soir devant une salle comble l’impressionne, Pauline répond en riant : « L’avantage d’être aveugle, c’est que l’on ne voit pas que l’on joue devant 1500 personnes. Je vis surtout cela comme une super expérience, moi qui ne suis pas issue de ce milieu-là, je rencontre des personnes formidables et passionnées. Et se faire applaudir par un public conquis est très agréable, ce sont des sensations extraordinaires. » De là, à en faire son métier ? Pauline n’y songe pas « C’est une aventure extraordinaire, comme toutes les aventures que je peux vivre en voyageant, travaillant à l’étranger, mais cela reste une expérience, mon métier c’est autre chose. »