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Salomé Nashed, non-voyante  : « Si je n’essaie pas de devenir scientifique, je le regretterai un jour ! »

 

A l’occasion de la journée des femmes et filles de science, le 11 février,  l’UNADEV a invité pour sa pause-café une jeune femme brillante, décidée à faire de sa passion, son métier. Âgée de 25 ans, Salomé est aujourd’hui en doctorat de biologie et a réussi à franchir toutes les étapes de sa vie étudiante avec beaucoup de courage et de détermination. 

Pouvez-vous nous parler en quelques mots de votre maladie ?

Je suis atteinte d’une maladie génétique grave de la rétine, l’amaurose congénitale de Leber. Mes parents sont tous deux porteurs sains et ont découvert ma pathologie alors que j’étais bébé. De très malvoyante, petite, je suis passée à quasiment aveugle, aujourd’hui. Je ne distingue plus aucune couleur, et je n’ai qu’une très infime vision périphérique. Même si je vois quelques contrastes, Je me considère plus comme une non-voyante, j’écris et je lis en braille et me déplace avec une canne blanche !

Pourquoi avez-vous décidé de devenir scientifique ?

J’ai toujours été passionnée par les sciences du vivant. Comment une graine va se transformer en plante, pourquoi un arbre meurt chaque année en hiver pour revivre, au printemps ? C’est passionnant !  J’ai donc décidé après mon bac scientifique, de faire une licence puis un master en biologie et aujourd’hui je suis en 2ème année de doctorat. 

Cela n’a pas dû être simple de suivre un cursus universitaire avec un handicap visuel ? 

Il y a avait de très gros risques pour que ça ne fonctionne pas, mais je me suis dit « Si je n’essaie pas de devenir scientifique, je le regretterai un jour ! »

En effet, au départ, les enseignants étaient réticents et stressés. Il a fallu que je leur explique les choses avec beaucoup de calme sans leur parler de problème mais plutôt en leur proposant des solutions.. C’est moi qui les rassurais ! Ensuite, j’ai mis en place tout un système d’astuces pour m’aider à avancer. En biologie, la vision est  très importante notamment pour observer au microscope, pratiquer une dissection, analyser un schéma, etc. Pour pallier ce manque, à la fin des cours , j’allais demander aux enseignants de me montrer sur la paume de la main, à quoi ressemblait le dessin qu’il avaient fait, ou bien je sollicitais un de mes camarades pour qu’il me fasse en pâte à modeler l’embryon qu’on venait de voir. J’apprenais les protocoles par cœur et mon binôme disséquait ! C’était cela au quotidien, une créativité pour trouver des solutions de substitution. Mais tant que mon amour pour les sciences était plus fort que les difficultés, j’ai continué !

Et donc aujourd’hui, vous faites quoi précisément ? 

Je fais de la recherche dans un laboratoire. A partir de données informatiques, mon travail consiste à identifier des signaux portés par les protéines et qui permettent à la cellule de les traiter correctement (c’est-à-dire de contrôler leur stabilité ou leur destination cellulaire par exemple). Je poursuis ainsi ma passion. 

 

Pour voir ou revoir notre pause-café avec Salomé Nashed :