Amina REZKALLAH reçoit la bourse SFO pour sa recherche sur les conséquences d’une exposition prolongée aux lumières artificielles.
A l’occasion du 127ème congrès de la Société Française d’Ophtalmologie qui s’est déroulé le 9 mai dernier, Amina REZKALLAH Chef de clinique – Ophtalmologue à l’Hôpital de la Croix-Rousse a reçu la bourse 2021 avec le soutien de l’UNADEV. Son objet de recherche qui porte sur la « Perturbation circadienne et exposition aberrante à la lumière : facteurs aggravants de la dégénérescence des photorécepteurs » est un sujet préoccupant dans notre environnement actuel.
En effet, les maladies oculaires associées à la dégénérescence des cellules photosensibles de la rétine ou photorécepteurs sont la principale cause de cécité dans les pays industrialisés. Actuellement, dans notre société, nous sommes tous exposés à différentes lumières artificielles, aussi bien de jour comme de nuit.
L’exposition prolongée aux écrans d’ordinateur, aux tablettes, aux smartphones, aux néons plafonniers, aux phares des voiture, est quotidienne et banalisée. Cependant, la dégénérescence des photorécepteurs rétiniens peut-être aggravée par une exposition inappropriée à la lumière. A ce jour aucune thérapie n’est disponible pour, sinon arrêter, du moins retarder la progression de cette dégénérescence.
Plus concrètement… des rythmes circadiens perturbés
De nombreux processus primordiaux pour la santé et la survie de la rétine, présentent des activités cycliques ou rythmes circadiens. Ainsi, un rythme circadien est un rythme qui est défini par l’alternance entre la veille, c’est-à-dire la période de la journée pendant laquelle on est éveillé et le sommeil, période pendant laquelle on dort. Il est d’environ 24 heures et peut varier d’un individu à l’autre.
Ces rythmes sont générés par des horloges présentes dans tous les organes, y compris la rétine. L’horloge de la rétine joue un rôle crucial dans l’adaptation de la physiologie de la rétine et de la vision à l’alternance jour/nuit de notre environnement. La perturbation sur le long terme des rythmes circadiens, déclenchée par le mode de vie moderne (écrans ordinateur, travail de nuit, télévision, téléphone…) conduit à une augmentation de la morbidité.
Amina REZKALLA se concentre sur ces fameuses horloges
Son projet ? Analyser si la perturbation de l’horloge localisée dans une classe de photorécepteurs associée ou non à une exposition aberrante à la lumière représente un facteur aggravant de la dégénérescence de ces cellules. Les résultats obtenus amélioreront ainsi notre compréhension de la régulation de la physiologie et de la physiopathologie rétiniennes.
En effet, de plus en plus d’études reportent qu’une altération de la régulation circadienne de la physiologie rétinienne contribue aux maladies dégénératives de la rétine. Les résultats permettront également à Amina REZKALLAH d’élaborer de nouvelles recommandations préventives et de proposer une nouvelle approche thérapeutique à la dégénérescence des photorécepteurs rétiniens. « Mon intérêt pour la Recherche fondamentale croît de manière importante avec le temps. Cette bourse me permettra donc de me concentrer sur ma thèse et m’encourage à travailler avec entrain sur ce sujet si fascinant. »