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Laurence Caucheteux : comme un poisson dans l’eau

 

Aveugle de naissance, Laurence est passionnée par l’eau et en particulier par la plongée sous-marine. Après avoir essuyé de nombreux refus de clubs de l’initier à ce sport aquatique, Laurence réussira enfin à se faire accepter, voire même à passer tous les niveaux de plongeur. Elle pratique désormais à l’ASRP (Association sportive Ris Plongée) sa passion avec du matériel de communication adapté,  financé par l’UNADEV… Une autre façon de découvrir les fonds marins.

Le monde du silence… Une passion

C’est toute petite déjà, que Laurence se découvre une attirance particulière pour l’univers aquatique. Dès l’âge de 4 ans, elle accompagne son papa en bord de Loire pour des parties de pêche qu’elle perturbe par ses plongeons incessants. « Je me suis tout de suite sentie très bien dans l’eau, même en apnée, j’étais portée, j’ai très tôt appris à nager. »

Il y a une dizaine d’années, en vacances au bord de la mer, la fille de Laurence se voit proposer une découverte de la plongée, mais Laurence n’est pas invitée. Elle qui rêve de cela depuis des années, décide alors de faire le tour des clubs pour apprendre. Ce sera une succession de refus, on s’adressera même à son mari, parlant d’elle à la 3ème personne. On lui disait, « Mais elle est inconsciente, c’est dangereux, elle n’y arrivera pas … »

2 plongeuses sous-marines

Laurence et Estelle communiquent par des signes tactiles.

Face à un tel échec, Laurence abandonne… mais pas son mari. « Nous étions dans le sud de la France et mon mari s’est arrêté au club de Collioure. Il leur a demandé s’ils accepteraient de me faire plonger et contre toute attente le club a accepté. « J’ai donc passé mon baptême puis fais des plongées de découverte. Le responsable du club m’a proposé de revenir l’année d’après si je me trouvais un club, près de chez moi. Je suis donc repartie en quête et suis tombée sur le club « Handi plongée » de Vincennes. » C’est là que Laurence passera tous ses niveaux et fera la rencontre d’un moniteur spécialisé avec lequel elle partagera désormais ses plongées. C’est grâce au langage des signes tactiles que Laurence communique. Pour lui parler, on dessine sur sa main des codes préalablement appris. Elle ne voit pas mais ressent tout.

« Être à l’aise sur terre, pour être bien sous l’eau. »

Depuis près de trois ans, Laurence a quitté les structures « handi » pour rejoindre le club de Ris Orangis (ASRP) où elle participe à toutes les sorties en mer à travers le monde ;

plongeuse face à une éponge

En Martinique… la découverte de magnifiques éponges.

C’est le club qui aura l’idée de lui proposer un masque de communication et du matériel de plongée subaquatique en partie financé par l’UNADEV. Le masque lui permet d’entendre son partenaire de plongée. « Ce masque est extraordinaire car je vis la plongée à travers la voix de mon moniteur. Au Mexique, j’ai eu la chance qu’il se fasse surprendre par des requins nourrices, et j’ai su en temps réel ce qui se passait, c’était magique. » Mais ce que Laurence ne voit pas, elle le touche et l’effleure : une étoile de mer, une éponge, des coraux… De petites choses que les voyants ne remarquent même pas, mais que sa sensibilité de non-voyante lui permet de découvrir avant les autres.

photo de groupe

Le club de plongée réuni à Giens.

Aujourd’hui, Laurence, par son expérience et ses connaissances peut choisir les personnes avec lesquelles elle veut plonger, un véritable luxe. « Je ne plonge qu’avec des moniteurs que j’apprécie, car il faut être à l’aise sur terre pour être bien sous l’eau. C’est avec de la ténacité, de l’abnégation et une grande motivation que l’on obtient ce que l’on veut véritablement, être aveugle et trouver du plaisir à plonger c’est possible, j’en suis la preuve vivante. »